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- Accountability RGPD: le principe qui prouve votre conformité
- 1 - Qu’est-ce que le principe d’accountability du RGPD ?
- 2 - Qui est concerné par l’accountability ?
- 3 - Quels documents fournir pour respecter le principe d’accountability ?
- 4 - Quelle est la place du DPO dans l’accountability ?
- 5 - Comment se mettre en conformité rapidement avec le principe d’accountability ?
- 6 - Quelles sanctions en cas de non-respect du principe d’accountability ?
- 7 - Les liens entre accountability et les autres principes du RGPD
Le principe d’accountability du RGPD : être conforme ne suffit plus, il faut le prouver
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Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) repose sur plusieurs principes fondamentaux, et l’un des plus structurants est celui de l’accountability. Ce principe place l’entreprise au cœur de la mise en conformité et redéfinit la manière dont les traitements de données personnelles doivent être encadrés. Loin d’être un simple concept, il s’agit d’un véritable pilier de la gouvernance des données dans toute politique de protection des données.
Qu’est-ce que le principe d’accountability du RGPD ?
Parmi les grands principes du RGPD, l’accountability (ou “responsabilisation”) occupe une place centrale. Ce principe impose aux entreprises non seulement de respecter les règles encadrant la protection des données personnelles, mais surtout de démontrer qu’elles les respectent.
Issu de l’article 5.2 du RGPD, l’accountability complète les principes de privacy by design et privacy by default. Il ne s’agit donc pas uniquement de mettre en œuvre des mesures de conformité, mais bien de construire une documentation claire, traçable et vérifiable de toutes les actions menées pour assurer la protection des données personnelles.
Qui est concerné par l’accountability ?
Toutes les entreprises, quel que soit leur secteur ou leur taille, sont concernées dès lors qu’elles collectent ou traitent des données à caractère personnel. Cela inclut :
Les sous-traitants,
Les DPO (délégués à la protection des données),
Les administrations et organismes publics.
L’accountability implique que chaque acteur impliqué dans un traitement de données prenne des mesures concrètes pour garantir le respect du RGPD et puisse en justifier à tout moment.
Quels documents fournir pour respecter le principe d’accountability ?
La CNIL n’impose pas une liste exhaustive, mais plusieurs documents sont incontournables pour répondre aux exigences du RGPD :
Le registre de traitement
Le premier d’entre eux est le registre des traitements. Celui-ci est un document qui permet d’énumérer les opérations de traitement de données opérées par l’entreprise.
Il précise plusieurs éléments : les finalités poursuivies, la catégorie de données collectées, les parties prenantes (sous-traitants, partenaires, responsable du traitement…), les modes de sécurisation des données ou encore la durée de conservation des données.
L’analyse d’impact AIPD
L’analyse d’impact ou AIPD est un document permettant de piloter une obligation des DPO dans le cadre du RGPD qui est la conduite d’analyse d’impact pour chaque opération de traitement opérée par l’entreprise.
En pratique, il s’agit d’identifier les risques pouvant peser sur la protection des données ou le respect de la vie privée des utilisateurs pour chaque traitement. C’est ce document qui sert de base aux décisions du DPO et de l’entreprise quant aux mesures à prendre pour assurer que les bonnes pratiques sont appliquées, en fonction du niveau de sensibilité du traitement.
Les politiques internes et procédures
Cela inclut toutes les politiques de sécurité, charte informatique, procédures de gestion des violations de données, modalités de recueil du consentement, etc. Ces documents montrent que l’entreprise a mis en œuvre une vraie politique de protection des données.
Les preuves de formation et de sensibilisation
Former les collaborateurs est une obligation. L’accountability se démontre aussi par des preuves concrètes : attestations de formation, campagnes de sensibilisation, supports pédagogiques…
Quelle est la place du DPO dans l’accountability ?
Le DPO joue un rôle central. Il accompagne l’entreprise dans sa mise en conformité, contrôle les traitements, conseille sur les mesures à adopter, et surtout, il aide à construire la documentation nécessaire. Il est aussi l’interlocuteur privilégié de la CNIL en cas de contrôle.
Le DPO doit s’assurer que le responsable du traitement respecte ses obligations et tient à jour tous les documents justifiant de la conformité.
Comment se mettre en conformité rapidement avec le principe d’accountability ?
La mise en conformité RGPD peut vite devenir complexe sans les bons outils. C’est pourquoi de nombreuses entreprises choisissent d’utiliser un logiciel de gouvernance des données comme Witik. Ces solutions permettent :
De centraliser les informations et documents,
De tenir à jour le registre des traitements,
D’automatiser les analyses d’impact (AIPD),
De générer les politiques et procédures nécessaires,
De suivre les actions de conformité dans le temps.
Le DPO et les responsables de traitement gagnent ainsi un temps précieux et peuvent mieux se concentrer sur les enjeux stratégiques.
Quelles sanctions en cas de non-respect du principe d’accountability ?
Ne pas respecter ce principe expose l’entreprise à plusieurs risques :
Amendes administratives : la CNIL peut prononcer des sanctions allant jusqu’à 10 millions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires mondial (article 83 du RGPD).
Mise en demeure ou injonction de suspendre un traitement.
Atteinte à la réputation : un défaut de conformité peut nuire gravement à l’image d’une entreprise, surtout en cas de fuite de données.
Responsabilité juridique : les personnes concernées peuvent engager des actions en justice pour violation de leurs droits.
Les liens entre accountability et les autres principes du RGPD
Le principe d’accountability (ou responsabilité) ne fonctionne pas en vase clos. Il est au contraire étroitement lié aux autres grands principes du RGPD : minimisation des données, finalité du traitement, intégrité et confidentialité, ou encore limitation de la conservation. Il agit comme un fil conducteur qui oblige les entreprises à rendre des comptes sur la mise en œuvre concrète de ces principes dans leurs traitements de données personnelles.
L’accountability, garant des autres principes du RGPD
L’article 5.2 du RGPD impose aux responsables de traitement de démontrer le respect des principes énoncés à l’article 5.1. Autrement dit, l’accountability est le socle qui oblige les entreprises à prouver leur conformité.
Par exemple :
Respecter le principe de minimisation des données ne suffit pas. L’entreprise doit aussi être en mesure de montrer que seules les données strictement nécessaires ont été collectées pour une finalité précise.
Idem pour la limitation de la conservation : l’entreprise doit pouvoir justifier, via une politique de conservation ou une AIPD, que les données ne sont pas conservées indéfiniment sans raison valable.
Le DPO ou le responsable de traitement joue ici un rôle central dans la mise en conformité et la constitution de la documentation.
Quand accountability rime avec privacy by design
Le lien entre accountability et privacy by design est évident : ces deux principes invitent à intégrer la protection des données dès la conception des traitements. L’un oblige à documenter cette démarche (accountability), l’autre à l’anticiper (privacy by design).
Exemple concret :
Une entreprise qui conçoit une nouvelle application mobile doit, selon le principe de privacy by design, limiter les permissions de collecte de données dès le départ (pas de géolocalisation inutile, pas de micro activé sans raison, etc.).
Selon le principe d’accountability, cette même entreprise devra documenter ses choix dans une AIPD, indiquer les mesures de sécurité mises en place, et enregistrer le traitement dans le registre des activités.
Ainsi, l’accountability donne une valeur probante aux efforts de protection mis en œuvre par l’entreprise, notamment en cas de contrôle de la CNIL. Elle permet aussi de renforcer la cohérence de la politique de protection des données dans toute l’organisation.